Création : Patrick Somerville
Casting : Emma Stone (« La La Land », « The Amazing Spider Man », « Birdman »…), Jonah Hill (« Le loup de Wall Street », « American Trip »), Justin Theroux (« American Psycho », « Mulholland Drive »)…
Genre : Comédie dramatique, Science-fiction
Pays : États-Unis
Sortie : 21 Septembre 2018
Format : Dix épisodes qui oscillent entre 26 et 47 minutes.
« Maniac« , c’est l’ambition de Netflix. L’ambition de se diversifier, d’affirmer une crédibilité, de cerner son public et d’attirer une partie d’Hollywood dans ses filets.
Si la firme a échoué à convaincre Ryan Gosling qu’ils pouvaient produire et financer son prochain film, c’est bien en compagnie de sa partenaire dans « La La Land » qu’ils s’affirment à proposer une alternative de plus en plus intéressante (et dangereuse?) au grand écran.
L’Oscarisée Emma Stone donne la réplique à un méconnaissable Jonah Hill. Un duo qui nous en fait voir de toute les couleurs. Un trio même, devrais-je dire, tellement Justin Theroux se fraie un chemin royal au milieu du gâteau royal concocté par la plateforme de streaming.
« Maniac » est une série complètement barrée, qui ne se prend pas au sérieux et qui n’a pas l’ambition d’être un succès colossal. Si l’entrée en matière est assez longue et laborieuse, les épisodes prennent clairement de l’épaisseur après que les bases du récit soient posées. Pas question de brûler les étapes, ni même de se mélanger les pinceaux, « Maniac » est cohérent aux yeux de celui qui aura pris la peine et le temps de le découvrir en se laissant guider.
Quand j’ai pu voir la bande-annonce du projet, je n’ai vraiment pas été emballé par l’ambiance et le monde proposé. D’ailleurs, celui-ci est réellement étrange entre des décors et des accessoires repris des années 80 et certaines découvertes technologiques inexistantes dans nos temps modernes. Rien de réel auquel se raccrocher. Le concept en lui-même est un rêve dans lequel le téléspectateur se retrouve plongé, à l’instar des deux personnages principaux.
MON RÉSUMÉ :
Annie Landsberg est une jeune femme sur laquelle pèse un énorme secret. Égoïste, pince-sans-rire, odieuse et cruelle, elle nous délivre une partition inachevée à base de regrets et d’auto flagellation suite à un événement tragique qu’elle a vécu en compagnie de sa petite sœur. De son côté, Owen Milgrim est choyé de manière superficielle par une famille qui ne l’utilise que dans le seul but d’éviter la prison à son puissant et magnifié frère.
Tous deux vont se retrouver au centre d’un traitement pharmaceutique voué à soigner les maladies mentales. Si l’un est crédible pour entreprendre l’expérience par rapport à sa schizophrénie, l’autre cherche seulement à évacuer son mal-être via une drogue qui lui permet de vivre et revivre le moment le plus douloureux de son existence.
Trois pilules pour trois phases. La première sert à confronter, à l’aide d’une intelligence artificielle, les peurs les plus profondes de chaque être afin de travailler sur celles-ci lors de la prise des deux comprimés suivants. Après chaque rêverie, les “patients” racontent leur expérience et se retrouvent jugés apte ou non à suivre le traitement.
C’est d’ailleurs lors de ce premier entretien qu’un événement important va se produire et va littéralement changer le cours du procédé. Le Professeur James K. Mantleray va être contacté à la rescousse d’une intelligence artificielle qui n’en fait désormais qu’à sa tête.
Ce personnage est clairement plus attaqué mentalement que les autres. Lui qui lutte contre le jugement omniprésent de sa mère et les sentiments beaucoup trop humains de sa machine.
Alors qu’il reprend en main l’expérimentation en cours de partie, un court-circuit va relier inexorablement Annie et Owen dans les mêmes rêves. Le début d’un show qui ne fera que monter en puissance jusqu’à un dénouement salvateur.
MON AVIS GLOBAL :
Je suis réellement fan de cette série que je trouve originale et rafraîchissante. Le casting est évidemment de haute volée et les acteurs n’ont clairement rien à prouver. Quoi de mieux qu’un terrain de jeu aussi libre que « Maniac » pour faire étalage de ses nombreux talents? Emma Stone et Jonah Hill y vont à cœur joie et cela se voit. Ensemble, ils traqueront un Lémurien sous les traits d’une infirmière maniérée et d’un loser de mari à la coiffure improbable. Puis se retrouveront confrontés en tant que magiciens, fils de gangsters, elfe… Du grand n’importe quoi à première vue, sauf que chaque mini histoire revêt sa part de réalité dans le monde de « Maniac ». Certains éléments et personnages sont communs aux rêveries (“Nazlund”, frère, sœur…). Rien n’est laissé au hasard.
Chaque protagoniste est écrit pour être haut en couleur, que ce soient les personnages principaux, secondaires ou même tertiaires.
Le scénario est aussi simple que complexe. Pas de barrière dans un monde imaginaire où tout peut arriver à n’importe quel moment. La liaison entre rêve et réalité est assez bien dosée pour garder un minimum de tension et d’enjeu.
J’ai beaucoup ri pendant ces quelques heures de diffusion. Les dix épisodes sont inégaux en terme de durée (de 26 à 47 minutes) mais gardent un rythme soutenu à partir du 3ème. La réalisation se montre parfois ambitieuse avec certains longs plans-séquences. La musique et surtout la version française sont de très bonnes qualités. Peu de mauvais point à mes yeux.
LE MOT DE LA FIN :
J’ai lu beaucoup de critiques négatives sur « Maniac ». Je comprends certains points de vue et d’autres beaucoup moins. Néanmoins, j’espère vous avoir donné l’envie de vous y lancer. Le conseil que je peux vous donner et de passer le cap des trois épisodes afin de voir réellement l’essence et l’âme de la série. Le seul bémol reste évidemment sa longue mise en route.